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Les conditions de travail sont devenues l’un des principaux sujets de préoccupation dans les entreprises, aussi bien chez les salariés que chez les employeurs. Ces derniers cherchent notamment des pistes pour fidéliser leurs collaborateurs, attirer de nouveaux talents et améliorer la performance globale de l’entreprise.
Pour les salariés, la charge de travail, la pénibilité, les conditions ou l’ergonomie du poste de travail sont autant de facteurs générateurs de souffrance au travail, de stress, d’accidents ou de maladies professionnelles comme les troubles musculo–squelettiques (TMS). Ces sujets reviennent d’ailleurs souvent en CHSCT ou désormais en CSE.
Véritable enjeu de santé publique, il n’est pas surprenant de voir les pouvoirs publics s’emparer du sujet et encourager les entreprises dans l’amélioration des conditions de travail. Pour cela, le Ministère du Travail a mené récemment une enquête sur les conditions de travail via la DARES et l’INSEE. Sur le terrain, l’État s’appuie également sur l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT) pour aider les entreprises à concilier satisfaction au travail et performance économique.
Qu’est-ce que la Qualité de Vie au Travail ? Définition
La Qualité de Vie au Travail est un sentiment de bien-être qui émane du travail. Elle concerne non seulement l’environnement de travail mais aussi le contenu du travail et les opportunités de développement personnel. Elle fait aujourd’hui l’objet d’un intérêt croissant au sein des entreprises et ce d’autant plus depuis que la crise sanitaire liée au Covid19 a frappé l’ensemble du pays.
Les démarches en faveur de la Qualité de Vie au Travail visent à allier bien-être et performance. Mais le bien-être au travail contribue aussi à l’image de marque de l’employeur car une entreprise où il fait bon travailler et où les collaborateurs se disent satisfaits est forcément plus attractive. Les démarches QVT ont donc l’avantage de fidéliser les collaborateurs, attirer les nouveaux talents et booster sa marque employeur.
Quand on sait qu’un salarié épanoui est 2 fois moins malade, 6 fois moins absent et 9 fois plus investi, on comprend tout l’intérêt d’une démarche de prévention des risques psychosociaux (RPS). Plus de motivation, d’engagement et donc de productivité… l’enjeu est à la fois social, organisationnel et économique.
Quelles sont les obligations de l’employeur en matière de QVT ?
Initialement, le dispositif juridique relatif à la qualité de vie au travail était axé sur la prévention des risques psychosociaux (RPS), aussi désignés comme risques professionnels. Il incombait à l’employeur et aux services RH d’élaborer des stratégies pour garantir la santé mentale et physique des employés, ainsi que leur sécurité au travail.
Depuis 2013, les Accords Nationaux Interprofessionnels (ANI) stipulent que l’employeur doit promouvoir l’égalité professionnelle, concilier vie professionnelle et personnelle, encourager l’expression des salariés, et définir des indicateurs QVT spécifiques à l’entreprise.
En parallèle, en 2015, la loi Rebsamen a intégré la notion de QVT au Code du travail, à l’article L4121-1 : « L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. »
De la QVT à la QVCT, quand la Qualité de Vie rencontre les Conditions de Travail
Depuis le 31 mars 2022, la notion de QVT a évolué en QVCT, ou Qualité de Vie et des Conditions de Travail, dans le cadre de la loi Santé Travail. Cette nouvelle notion de “conditions de travail” met l’accent sur les conditions dans lesquelles les salariés exercent leur travail et leur capacité à influencer son contenu. Cette approche, définie par l’Accord National Interprofessionnel, vise à recentrer la notion de qualité de vie sur le travail lui-même.
Concrètement, elle reconnaît que l’engagement des collaborateurs, influencé par des facteurs tels que les conditions de travail et le management, est essentiel pour la performance et l’innovation en entreprise. Adopter la QVCT, c’est valoriser chaque collaborateur et renforcer l’attractivité de l’entreprise. Fini les pratiques douteuses des entreprises qui promeuvent la QVT en mettant simplement en place des baby foot. Aujourd’hui, les entreprises doivent aller au-delà pour permettre l’amélioration du climat social et du fonctionnement de l’entreprise.
Comment améliorer la qualité de vie au travail ?
La mise en place d’une démarche QVT
Aujourd’hui, il n’est plus seulement question de salaire pour fidéliser les talents. Ce qui motive les collaborateurs, c’est de bonnes relations avec les collègues et la hiérarchie, de la reconnaissance du management, un bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, avoir un travail qui a du sens. Pour améliorer les conditions de travail de manière sensible, une démarche QVT doit donc tenir compte des attentes des salariés et être adaptée aux besoins et aux spécificités de l’entreprise.
C’est en réalisant un audit organisationnel ou un baromètre social que l’on peut mesurer le ressenti des salariés, identifier les forces et les faiblesses de l’entreprise, et donc mettre en place une démarche QVT pertinente et efficace. C’est à la suite de ce diagnostic et en fonction des freins et des atouts identifiés que l’on peut ensuite prioriser les objectifs et déterminer, en concertation avec le comité de pilotage et les partenaires sociaux, quelles sont les actions à mettre en place.
Les actions à mettre en place
Si l’on veut renforcer l’esprit d’équipe, pourquoi ne pas organiser des Team Building ? Si l’on veut changer ses pratiques managériales, pourquoi ne pas faire confiance à ses salariés et leur laisser plus d’autonomie ? Si l’on veut repenser l’organisation du travail, pourquoi ne pas envisager un autre aménagement du temps de travail ou proposer aux salariés de faire du télétravail régulier ? Les possibilités sont nombreuses en ce qui concerne le bien-être des salariés.
Favoriser la détente et la déconnexion peut se traduire par la création d’espaces de repos ou de zones vertes. Vous pouvez également encourager la formation continue en proposant opportunités de développement professionnel et des ateliers de compétences. De même, une meilleure communication peut émerger grâce à des boîtes à idées ou des réunions mensuelles d’échange. Enfin, vous pouvez valoriser la reconnaissance par un système de récompenses ou des feedbacks réguliers. Quoiqu’il en soit, n’hésitez pas à participer à la semaine de la QVT qui a lieu chaque année pour promouvoir la qualité de vie dans les entreprises au travers différentes actions à organiser.
Comment mesurer l’efficacité d’une stratégie QVT avec des indicateurs ?
C’est en réalisant des enquêtes auprès des salariés ou à partir des données internes de l’entreprise que l’on peut évaluer l’efficacité d’une démarche QVT. Le taux d’absentéisme ou de turnover, la quantité de produits vendus ou de retours clients positifs constituent des indicateurs QVT pertinents. En entreprise, le bien-être au travail se manifeste par une diminution du turnover et de l’absentéisme, une meilleure satisfaction au sein des équipes, et un meilleur chiffre d’affaires.
Vecteur d’engagement, de cohésion d’équipe et de performance, la QVT est donc bénéfique tant pour les employés que pour l’entreprise. L’enjeu de ce type de démarche n’est pas seulement de la mettre en place, mais de l’inscrire sur le long terme dans la politique et la culture de l’entreprise et de faire de la QVT un sujet de dialogue social. Alors, qu’attendez-vous pour démarrer votre démarche QVT ?